.

Des chèvres, des chèvres… oui mais de Savoie !

.

Au bout du chemin, un panorama splendide sur la Combe de Savoie et les Bauges, un bassin d'eau potable et un chalet d'alpage où il est possible d'acheter lait et fromage :

Nous sommes à L’Ebaudiaz.

Tel est l’endroit de prédilection où ma passion pour les chèvres est née.

C’est bien des années plus tard, à Die lors du visionnage du film « Au-dessus du monde » avec Yves Lachenal que la décision fût prise :

Ce sera des chèvres de Savoie.



.

Qui est-elle ?

.

Comme son nom l'indique, elle est originaire des actuelles régions de Savoie.

On la surnomme « l’Alpine polychrome ».

En effet, cette chèvre emblématique des Alpes, à l’allure rustique et cornue, à poil ras, aux oreilles mi-longues, fines et pointues, peut arborer des robes de couleurs variées :

  • Type à barrettes,
  • Cou clair,
  • Pie,
  • Unicolore.

On lui refuse cependant le blanc uni et le chamoisé, réservés à ses homologues

Saanen et Alpine.

Sa rusticité lui permet d’affronter les conditions rudes de la vie montagnarde.

Elle est parfaitement capable de pâturer dans des milieux extrêmement pentus, et ainsi valoriser au maximum des zones difficiles comme les zones pastorales.

.... chevre%20de%20savoie%2002.jpg

.

Un peu d’Histoire

.

Les traces les plus anciennes remontent à la fin du XIXe siècle. À l’époque, cette race fait partie intégrante des petits cheptels montagnards en compagnie de quelques bovins, ovins et mulets.

Le lait était transformé en fromage, les cabris fournissaient de la viande et il n’était pas rare qu’elles participent à la transhumance des troupeaux bovins en alpages. À partir des années 70, la race décline au profit des vaches laitières pour la fabrication des AOP Beaufort et Reblochon.

Ensuite, la recherche de la productivité a conduit une majorité d'éleveurs à convertir progressivement leur troupeau en race Alpine chamoisée ou Saanen pour leurs rendements laitiers, au détriment des races rustiques plus traditionnelles.

En effet, ces belles dames font deux à trois fois moins de lait que d'autres races. Cependant, si le rendement est moindre, leur lait est d'une grande qualité, il est extrêmement riche et nourrissant, ce qui en fait un atout essentiel pour créer de doux savons.

.

.

.

Sauvegarde et développement de la race

.

En 2001, à Thônes, alertés par la menace de sa disparition, des éleveurs décident de créer l’ Association de Sauvegarde de la Chèvre des Savoie (ASCS) et de participer ainsi au programme de sauvegarde des races à faible effectif de l’Institut de l’Élevage.

L’association a pour mission de prospecter afin d’identifier et d'inventorier les souches autochtones, d’établir les caractéristiques de la race et de mettre en place un programme de sélection et de développement adapté.

De plus, la filière fromagère trouve un intérêt dans ce programme notamment pour la production de l’AOP Chevrotin dont l’aire géographique coïncide avec celle de la Chèvre des Savoie.

Depuis le premier inventaire de 2002 où l’on comptait moins de 400 individus, le programme de sauvegarde a eu un effet bénéfique, puisqu’en 2016 la population en comptait plus de 1 000.

En 2011, Le centre d'élevage de Poisy a également mis en place une pépinière de chevrettes en partenariat avec l'ASCS, dans le but de promouvoir la race auprès des futurs éleveurs.

Depuis le 30 juillet 2020, la race est officiellement reconnue par le Ministère de l’Agriculture !!!

Vous l’aurez donc compris, outre le joli clin d’œil à mes origines, ce sont toutes ces qualités : diversité de couleurs, rusticité, richesse du lait et la fierté de participer au programme de sauvegarde qui m’ont conquise et orientée vers le choix de cette race.

.

.

.

Pour plus d'informations :